jeudi 1 février 2007

Tergiversations nocturnes (partie 1)

J'espère que cet essai va vous plaire, si vous voulez la suite, faites le savoir s'il vous plait.

« Je n’écrirai rien ce soir ! » L’inspiration m’ayant quitté, je préfère renoncer, c’est sans doute plus sage ! Bien sur, je pourrais m’entêter et pousser l’obstination jusqu’à user le filon comme font ces chercheurs d’or qui, en désespoir de cause, décident de tamiser pour la nième fois le tas qu’ils se sont évertués à passer au peigne fin durant des jours mais mon amour propre et ma hantise de la médiocrité me l’interdisent.

Je me décide de me traîner jusqu’au balcon et en griller une en attendant que « ça » se passe.

La nuit est étrange, en temps d’inspiration, elle est amante fidèle mais ce soir elle est si froide, elle repousse mes avances et tente de se débarrasser de moi au plus vite. Elle doit sûrement haïr ceux qui renoncent, en tout cas, elle fait tout son possible pour me le faire comprendre.

Les rafales d’un vent glacial se succèdent et ne sont entrecoupés que par les cris de la très solennelle dispute biannuelle de mes voisins pourtant si calmes quand le mari ne rentre pas ivre mort. Et dire qu’il s’était rangé après son retour de la Mecque et que ses pieds avaient oublié le chemin du bar ! Décidemment, la mémoire pédestre est tenace !

Cette brève diversion prend fin et je retourne à ma réflexion première avec la force de cette nouvelle bourrasque qui vient me flageller le visage « Brrrrrrrrrrrrrrr …»

Donc « je n’écrirai rien ce soir» disais-je, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Pourquoi continuer à écrire tout court ? Si ce n’est que c’est mon gagne pain et qu’il offre des satisfactions et quelques petits avantages que rares sont les métiers conventionnels à pouvoir assurer.

Je suis ce qu’on appelle communément « un journaliste ». Sans réel fibre pour le travail d’investigation ni flair infaillible pour dénicher l’information avant les autres, mon réel talent est d’arriver à dénoncer systématiquement tout ce qui ne va pas autour de moi et donc autour du citoyen moyen.

Cette honorable vocation m’a généreusement accueillie au hasard des candidatures semées bon gré mal gré après l’obtention de ma maîtrise en communication. J’ai été surpris de recevoir ma lettre d’admission à l’institut de formation aux métiers de l’information et au vu de l’absence totale de réponses de la part des entreprises que j’ai sollicitées, je me suis docilement décidé à intégrer ce prestigieux institut.

J’ai tout de même une qualité nécessaire même si elle n’est pas forcément suffisante pour faire ce métier ; j’ai la fâcheuse tendance de toujours l’ouvrir grand quand il vaut mieux imiter les carpes et de dire tout haut ce que tout le monde ose à peine chuchoter même en comité restreint. Cette réputation qui m’a valu d’être un enfant hyperactif, un adolescent extrêmement difficile et un étudiant sans discipline allait me permettre de décrocher mon premier poste de rédacteur dans une publication quotidienne à gros tirage.

Je vous passe les détails mais il se trouve que le parti qui finance ce journal venait de perdre les élections après avoir participé à tous les gouvernements des deux dernières décades et il était en pleine restructuration en ce qui peut s’apparenter à un parti d’opposition.

Mon franc parler durant les entretiens a du être du meilleur effet sur mes interlocuteurs surtout quand j’ai entamé une critique certes populiste mais très virulente concernant les raisons de l’échec du parti. J’avais fini mon élocution par « charité bien ordonnée commence par soi même » ce à quoi le rédacteur en chef avait rétorqué que la charité serait de me botter les fesses et me jeter dare-dare hors de son bureau puis il est parti dans un rire rauque qui s’est terminé en toux grasse.

Quelques jours après, j’ai reçu ma carte de presse et toutes mes accréditations et suis devenu officiellement reporter à la rubrique politique.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est assez bien sur le plan redaction tres bien corse comme nouvelle vite la suite
hripouya

AMRABET FATHIA a dit…

ouvre ton émail
ton oncle
Mhamed

Anonyme a dit…

je le trouve super, on attend la suite.
IFA