mardi 6 février 2007

Tergiversations nocturnes (2ème partie)

Bien que la première partie ne fut saluée que par les membres de ma famille, je ne perd pas espoir et vous livre la deuxième partie de la nouvelle. (Après tout, ma famille a bien le droit de connaitre la suite)

Mes premiers articles furent d’une timidité affligeante, ils se bornaient à décrire un climat politique très flou où chacun allait de sa propre interprétation. Des dissensions en veux tu en voilà, des partis qui organisaient des congrès nationaux tous les six mois, d’autres qui s’ingéniaient à trouver des raisons pour en retarder la tenue le plus possible, des coups bas, des affaires sombres dont le fin mot relevait plus du mythe que du scoop…

Je me croyais dans une cour de maternelle, il y avait le fort un peu bêta traîné par le petit rusé, la petite fille belle comme un ange qui adorait terroriser tout le monde et se plaignait à la maîtresse en feignant un air de martyr, bref tout les ingrédients pour ne pas s’ennuyer mais rien pour espérer une démarche citoyenne et responsable.

Et puis, j’ai eu l’idée d’écrire une série d’article autour de l’intérêt que porte la rue aux sessions parlementaires. Comme je savais que personne ne les regardait sauf s’il y était obligé, J’ai décidé d’obliger les gens où du moins quelques personnes prises au hasard à regarder une séance et à en débattre par la suite ou du moins à livrer leurs impressions.

J’ai organisé, avec l’aval perplexe du chef de la rédaction des séances-parlementaires-party dans les locaux du journal. J’ai fait paraître une annonce et une fois par semaine, je recevais une dizaine de personnes parmi ceux qui y répondaient et nous regardions l’émission autour de verres de thé et de quelques petits gâteaux chaleureusement confectionnés par ma mère. « Le journal fournissait le local et le matériel mais je me débrouillais pour les amuse-gueules ».

Concernant le choix des candidats, je tiens à préciser que les gens ne se bousculaient pas pour participer à mon expérience, je prenais donc ceux qui daignaient répondre. Une seule sélection était de mise, aucun d’agent des forces de l’ordre quelque soit son unité d’appartenance ou son grade.

Les réunions se déroulaient selon un scénario quasi-identique, je commençais par expliquer pendant quelques minutes le principe de l’expérience en insistant sur le fait que rien de ce qu’ils pouvaient dire ne serait retranscris sous leurs identités, qu’il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise attitude et que l’intérêt de l’expérience était de connaître le sentiment de chacun face à l’émission et qu’ils pouvaient véritablement se lâcher si l’envie les prenaient de le faire. J’annonçais, ensuite, le programme de la séance, questions orales, écrites, participation des ministres de tel ou tel ministère, discussion de projet de loi, vote …etc.

Je dois avouer que cette partie était la plus pénible pour tout le monde, c’est là où la plupart des gens commençaient à se dire « mais dans quoi je me suis embarqué ?». Mais j’avais une feinte !! C’est à cet instant que mon assistant entrait en jeu. En l’occurrence, il s’agit de mon frère qui au lieu de s’ennuyer devant la télé venait m’aider pendant ses vacances d’été. Il faut dire que les gâteaux de ma mère étaient sublimes, dès qu’il frappait à la porte, je sortais ma réplique phare : « j’arrête de vous embêter avec toutes ces idioties auxquelles même moi je ne comprend rien et place à quelque chose de plus joyeux ! ». Le visage radieux, haut de ses 19 ans, mon frère apportait les deux plateaux fraîchement sortis du four par la chef ! Il était mignon ce grand gaillard un peu gauche, d’ailleurs, je lui interdisais de servir le café à cause de cette maladresse. Je voyais le regard des femmes qui l’enviaient à ma mère et celui des demoiselles qui auraient bien troqué cette séance contre une balade en bord de mer avec lui. A ce moment fatidique, je sortais une série de « tberk Allah » et « sayakfikahoumou Allah » que ma mère m’avait expressément demandé de répéter à cinq reprise à chaque fois que je repérais des regards envieux afin de chasser le mauvais oeil. Je servais ensuite le thé pendant que mon frère distribuait les gâteaux. Pendant le service, j’essayais un peu de jauger les participants pour avoir leurs réactions avant le début de l’expérience. La plupart restaient sur la défensive, ce qui était très normal dans une société qui a appris à se méfier de tout et de tout le monde.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Moi aussi j'attend la suite avec impatience :)

c'est somme une excellente idée (est-ce vraiment une fiction ???)

:) merci pour le petit message, moi aussi je passe souvent par ici, la plupars du temps sans laissé de trace

karim bekouchi a dit…

@Kenza
Merci de me rassurer, je commençais à me dire que finalement je devrais arrêter d'embêter tout le monde avec cette nouvelle.
Et c'est une fiction dans ce qui se fait de plus vrai. (riiiiiire)
À très bientôt.

Anonyme a dit…

Moi j'appelle ça des fictions réelles :)))

j'ai une petite rubrique de ce genre chez moi, que je délaisse d'ailleur :(

karim bekouchi a dit…

@Kenza,
Des fictions réelles?!
J'adhère à l'appelation même si je considère qu'il y a un copyright dessus.

Anonyme a dit…

Karim: merci de respecter le copy right :))

je peux très volontairement céder les droits ;)

karim bekouchi a dit…

Kenza,
Non je ne veux pas que tu cèdes tes droits si je peux dire 'fictions réelles' selon Kenza ça me suffit. ;)

Anonyme a dit…

:) ça me va aussi
je cours lire ton nouveau poème