mercredi 22 août 2007

Des affaires et des hommes (4ème partie)

Elle sort de la salle d’interrogatoire, dégaine son téléphone portable et trifouille en hâte le clavier à la recherche d’un numéro. Tout en le composant, elle essaie toutes les poignées des portes alentours à la recherche d’une salle libre. Elle finit par en trouver une, s’y glisse au même moment où le bip indiquant que la ligne est occupée choisit de retentir dans ses oreilles

Après une seconde d’hésitation elle peste « MERDE ! De vraies pipelettes ces gars de l’IGS » Comprenez ‘Inspection Générale des Services’ ou encore ‘police des polices’.

- « Cette teigne ! la voilà qui appelle l’IGS maintenant. Et toi qui disais qu’elle n’aurait pas la carrure pour une si grosse affaire. »
- « Tais toi et laisse moi écouter ce qui se passe ! »

Cet échange est suivi d’un long silence, puis :
- « Au moins, on sait ce que prépare cette garce. Viens ! On se tire… »

Ce qu’elle avait oublié en se réfugiant dans la première salle vacante qu’elle a trouvé, c’est que dans un commissariat, il est impossible d’échapper aux systèmes d’écoute. A noter que l’exercice est difficile même en dehors des commissariats. A moins que …

Au même moment, une porte claque avec fracas dans le couloir et des pas de deux paires de chaussures de ville se font pressants et véloces laissant présager une hâte, un énervement frisant la colère.

« Ce sont eux !» s’écrie t elle, en sortant rapidement de la salle où elle se trouvait. Elle n’aurait pas pu trouver meilleur timing. Une synchronisation parfaite qui l’a conduit à se faire presque bousculer par les deux hommes qui dévalaient dans le couloir.

« Madame la procureur, je suis confus, excusez ma hâte, il vient de nous parvenir une information très importante concernant des criminels que nous guettons depuis longtemps. Nous devons agir vite pour coincer ces salauds» balbutie le plus petit des deux inspecteurs.

« Il n’y a aucun mal, inspecteur. Le crime n’attend pas !» répond elle avec un léger rictus.

Elle les regarde partir en restant appuyée pendant quelques secondes contre la porte avant de l’entrouvrir et de retourner dans la salle. Elle s’assied un peu, les yeux écarquillés (je sais que ça ne fait pas sexy mais je n’y peux rien) avant de se pencher et de fermer le micro qui sert à enregistrer les interrogatoires posé au milieu de la table. Elle a réussi son coup, un seul mot lui a permis de démasquer. Il faut croire que s’il n’y avait pas eu le voyant rouge du micro pour seule lumière, elle n’aurait jamais pensé souffler le nom de l’IGS après que la secrétaire de son architecte l’eût laissé en plan. Elle avait appelé pour prévenir qu’elle serait certainement en retard pour le dîner.

Bien sur, elle n’a aucune preuve de leur implication dans la tentative de meurtre d’hier soir, mais au moins elle sait contre qui elle doit se battre, et vu la manière dont ils ont quitté les locaux, elle a un peu de temps devant elle pour trouver une parade.

Elle décide de retourner voir l’accusé. Dès son entrée, elle congédie le policier en charge de la surveillance et coupe le micro.

Dès que la porte se soit fermée, elle se retourne et lance :
« Monsieur, c’est votre jour de chance. J’ai un marché à vous proposer !»

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Alors alors c'est quoi le marché qu'elle lui proposera ;) :) Je veux connaitre la suite. Vite vite :)

PS : j'ai bp aimé "chaussures de ville" je savais qu'il y a avait des chassures de campagne ! ;) :)))
Matediche 3eliya

karim bekouchi a dit…

@Une marocaine,
J'avoue que je n'ai encore aucune idée sur le marché qu'elle va proposer mais j'imagine que ça va être quelque chose d'inédit.

Les chaussures de ville parce que j'imaginais un long couloir sombre, des hommes en habits noir et des chaussures qui claquent par terre. Tout ressemblait à un film noir de godart trés citadin.

Je m'égare.

Anonyme a dit…

Tu as atteint le stade de l'auteur accompli ;) :) Tes personnages prennent leur envoil.

Merci pour l'explication à propos de chaussures de ville ;) :)

karim bekouchi a dit…

@Une marocaine,
Awawawaw 3la l'auteur accompli. Machi chi chouia bezzaf??

J'essaierai de placer un autre produit de bata dans ma prochaine nouvelle. ;-)

Anonyme a dit…

est ce que tu sais que Bata a fermé au Maroc ! Essaie plutot "caterpillar" ! olla "au derby" ;) :)

PS : ca me rappelle le jeu qu'on faisait entre étudiants. Placer des mots pendant le cours ! :))))

karim bekouchi a dit…

@Une marocaine,
Je relève le défi. et comme Ali clay j'annonce 'au derby' dans le 6 ème épisode

Anonyme a dit…

Saut,moul le blog,
je viens de découvrir cette espace.
J ai dévoré la nouvelle,mais quid de la suite?

Unknown a dit…

La plume ne te démange t elle pas?!
mon imagination s'embale et se débale! seule la suite de ton histoire pourra me libérer...
vite vite ton heroïne pourrait se faire assassiner dans cette salle froide par laquelle sont passés tant d'hommes sans âme lolll
Il est de ton devoir de la sortir de ce pétrin parce que c'est à cause de toi qu'elle se retrouve danas cette situation inextricable!

"une bientôt fidèle lectrice"