lundi 9 avril 2007

Des affaires et des hommes (2ème partie)

« Monsieur ! Je vous repose calmement la question, qu’est ce qui vous pousse aujourd’hui à dénoncer l’ensemble de vos associés alors que jusqu’à hier soir vous refusiez catégoriquement de répondre même aux questions concernant votre état civil »

Silence

« On arrivera à rien si vous obstinez à ne pas me répondre, je ne pourrais simplement pas vous aider »

À cet instant le téléphone sonne, un collègue qui suivait l’audition dans la salle d’à côté lui demande de venir le rejoindre.

« Je reviens » lance-t-elle à l’accusé avant de sortir en claquant la porte.

« Je n’arriverai à rien avec lui, il ne veut pas parler, rien dire »

« Je ne te comprend pas, pourquoi tu lui poses ces questions, il a avoué, c’est ce qu’on voulait, nous avons assez d’éléments pour mettre tout ce petit monde à l’ombre pour un bon bout de temps »

« Oui je sais, mais ce qui m’intrigue c’est le pourquoi ? Pourquoi il a tenté de se suicider et pourquoi avouer maintenant alors qu’il était le plus récalcitrant de tous. De plus, entre nous, je ne crois qu’à demi mot à cette tentative de suicide. Pourquoi maintenant ? Alors qu’on ne tient absolument rien de concluant qui pourrait l’incriminer. Je ne comprend pas et tant que je ne comprendrai pas je ne pourrai pas entendre ses aveux, J’y retourne…».

C’est son obsession, il faut toujours qu’elle sache pourquoi ! Le comment ne l’intéresse que pour des considérations purement techniques. Et tant qu’elle n’a pas de réponse, elle insiste et ne lâche jamais prise. Aujourd’hui c’est le tour de ce monsieur d’une cinquantaine d’années assis devant elle depuis bientôt 4 heures. Il a ce quelque chose de suffisant dans la voix et les manières qui donnent l’impression qu’il est intouchable. Il est plus à l’aise que n’importe qui de ces interrogateurs. Calme, ses réponses sont brèves et ses silences pesants. Il la fixe pendant qu’elle s’acharne à lui poser mille fois les mêmes questions de milles façons différentes. Face à ces millions de sollicitations, il reste impassible. Il garde un petit rictus au coin de la bouche comme pour la narguer.

Il ne donne absolument pas l’image d’une personne au bout du rouleau ni celle de quelqu’un qui vient d'essayer de mettre fin à ses jours. Et c’est ce qui la dérange plus que tout. Ce regard plein de vie, cette volonté de ne dire que ce qu’il a envie de dire contrastent avec l’état de dépression dans laquelle il aurait du être plongé.

Mais elle connaît ce regard et ce sourire narquois. Celui des hommes trop surs d’eux, trop fiers. Elle sait comment utiliser leur arrogance et être patiente. Sa méthode avec ce genre de personne est de chasser à découvert. C’est sa spécialité. Pourquoi se cacher quand on sait que le gibier est capable de détecter ses moindres mouvements. Elle préfère le prendre à revers et abattre ses cartes puis attendre cette erreur qui finit toujours par arriver. Et là, elle est prête à saisir sa chance et d’un coup, d’un seul, capture sa proie et la met à sa merci.

« Reprenons depuis le début je vous prie. Racontez moi ce qui s’est passé dans la nuit d’hier à aujourd’hui et je vous serai gré de n’omettre aucun détail »

3 commentaires:

Anonyme a dit…

ca tient encore plus en haleine.

PS : on fait comment si on veut rencontrer cette nana ! :)))))))

Anonyme a dit…

hummm interessant :))

j'attend la suite

PS: quelques petites fautes ici et là... je te connais plus pointilleux que ça :P

PS2: et la poesie dans tout ça, tu deviens paresseux ma parole :)))

@Une marocaine: je pense que tu n'as d'autres choix que d'essayer de rentrer dans la tête de Karim ... alors courage, tu me raconteras :)))

karim bekouchi a dit…

@Marocaine,
Je ne sais pas trop où on pourrait rencontrer cette fille mais je crois que Kenza tient quelques éléments de réponse ;-)

@Kenza,
Désolé pour cette version un peu draft, j'ai essayé de corriger ce que j'ai vu mais je t'en prie, si tu vois autre n'hésite surtout pas à me le faire remarquer.
Concernant les poèmes j'espère que tu vas être agréablement surprise ;-)