mardi 28 novembre 2006

Nos amis Américains

En surfant hier sur la toile, un visage familier m’a attiré, pendant la dernière offensive israélienne sur le Liban, ce Monsieur pavanait tous les jours aux nations unis, refusant toute résolution qui pouvait épargner la vie de milliers de Libanais. Il s’agit de John Robert Bolton, Ambassadeur Américain auprès des nations unies. J’ai entrepris alors de faire quelques recherches sur ce personnage haut en couleur. Sur Wikipédia, j’ai trouvé un article assez intéressant, retraçant sa vie, son œuvre mais aussi, quelque chose de plus inquiétant, son appartenance à un groupe de réflexion néo conservateur qui depuis 1997 planche sur une question simple, comment faire pour que le 21ème siècle soit le siècle où les Etats unies règneraient sur le monde entier. Ce groupe de travail très sérieux s’appelle le projet pour le nouveau siècle américain (Project For the New American Century). Il est composé de personnes extrêmement influentes dont Dick Cheney (l’actuel vice président des Etats Unies), Donald Rumsfeld (jusqu’à peu secrétaire d’état à la défense), Jeb Bush(frère du Président des Etats Unies) et bien sur notre camarade John Bolton.

Je vous laisse le soin de lire les articles édifiant de wikipédia mais en résumé l’idée c’est d’instaurer la démocratie de gré ou de force comme ils sont en train de le faire en Iraq et en Afghanistan et pour ce faire, ils ont besoin de factions dissidentes qu’ils vont mettre au pouvoir et asservir. Vous allez me dire que la presque totalité des pays concernés sont déjà asservie aujourd’hui d’une façon ou d’une autre. Mais mon aspiration à la démocratie ne se résume à remplacer des tyrans nationaux par un seul meurtrier sanguinaire.

Je ne vous cache pas qu’à la lecture de cet article, j’ai eu envie de rire au début, ça m’a rappelé les dessins animés qu’on regardait, ou qu’on regarde encore pour certains, où le méchants n’a qu’une ambition s’est de devenir ‘LE MAITRE DU MONDE’. La seule différence avec ce groupe de travail c’est qu’ils ont le pouvoir de le faire en réalité et là mon rire devient un peu plus nerveux.

Face à cette menace, devons nous réagir ou continuer à nous terrer dans un mimétisme idéologique qui n’est pas le notre. L’épisode palestinien illustre clairement le mode démocratique voulu par les américains. L’élection du Hamas n’a rien de moins démocratique que les législatives en France. Je ne juge pas du tout l’organisation Hamas mais le fait est que cette formation a remporté des élections transparentes. Ceci dit, dès qu’elle est arrivée au pouvoir, l’ensemble du monde occidental s’est désolidarisé de la cause palestinienne. La démocratie voulue par l’occident se résume donc à l’organisation d’élections transparentes mais avec au bout la victoire des représentants qui servent au mieux les intérêts occidentaux et américains. Alors je dis non à cette démocratie.

Cette démocratie imposée ? Qu’ils se la gardent. Merci mais nous n’en voulons pas, leurs calculs et leurs classements non plus d’ailleurs. Le billet de Larbi et son analyse des différents indices de la très ‘respectable’ Economist Intelligence Unit me parait pertinente. Et je le remercie pour ce travail qui m’a permis de me poser des questions essentielles sur cette démocratie qu’ils veulent nous imposer avec leurs indices. Notre culture populaire est adossée au référentiel religieux, devons nous imposer à l’ensemble de la société d’adopter une nouvelle culture pour faire plaisir à nos chers analystes de l’économiste.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Karim, le plus grave concernant les néo-cons des USA c’est que les gens votent pour eux (si l’on excepte les dernières élections). Des fois je me demande s’ils sont sourds et aveugles. Comment les choses qui paraissent clair pour presque la totalité de la planète échappent aux électeurs américains !

Pour la démocratie américaine. Je veux juste compléter ce que tu écrit : Aujourd’hui les pays arabes devrait se rendre compte que s’ils n’entament pas la démocratisation de leurs pays quelqu’un d’autres s’en chargera et fera d’eux des Irak et des Liban.

karim bekouchi a dit…

L’électeur américain moyen, en dehors de toute analyse grossièrement macroscopique, vote pour celui qui garantira au mieux ses intérêts pour les quatre années à venir. Il vote pour le candidat qui continuera à subventionner l’agriculture à coup de milliards et à empêcher les petits états concurrents de faire autant, pour celui qui refusera de ratifier l’accord de Kyoto. Et cerise sur le gâteau, il choisit celui qui se donne pour mission d’instaurer l’hégémonie américaine à l’échelle de la planète.

Concernant la politique étrangère, l’américain moyen voit un français, à titre d’exemple, comme un provincial de second ordre. Sa vision du monde est singulière. Pour lui, les Etats Unies ont apporté leur aide à l’Europe durant la seconde guerre mondiale et les ont libérés de la tyrannie hitlérienne, depuis rien n’a changé. Il y a eu la période de la guerre froide où il fallait triompher contre le communisme et sauver l’ensemble de la planète et depuis la chute de l’empire soviétique, l’Europe a enfin été libérée en entier, il faut donc aller libérer les autres continents. C’est très facile de faire l’amalgame, et les néo conservateurs jouent très bien sur ce credo. Et bien sur les attentats du 11/9 ont donné raison à nos amis conservateurs, libérer les pays arabes de la tyrannie devient une nécessité première et relève de la sûreté nationale.