mardi 30 janvier 2007

انتظار

رجع غدّا
و صافي رجع غدّا
ولا يني مصيبة هادا
و ﭽلتليك رجع غدّا!
جاي على قبل شي شهادة؟
و راه الشاف مشى يتغدى
هدي العشرة و مشى يتغدى
خصو ياكل بكري ضاره المعدة
وانتا مشي شغلك أجلدة
بغيتي تسناه وقف حدى المردة
مغيرجعش قبل الوحدة
من بعد خاصو القهوة كالقاعدة
واش وراقك كلها واجدة؟
أنشوف هاد الضوسيي بعدا
ما لو مدكس كشي مخدة؟
خايف لا تكون شي ورقة زايدة؟
و راهم زادو ورقة جديدة
ورقة زوينة ورقة مجبدة
ورقة حنينة بها نبدى
ورقة بين الاوراق مكمدة
بها تدهن السير بها الكل يندى
باين على حالتك ما عندك جهدها
إيوا كيف ﭽلتليك رجع غدّا!!

Lecture d'un texte incriminé (Article de NICHANE autour des blagues)

Je me suis dis qu'il serait plus courageux de publier ce petit texte autour de l'affaire NICHANE que j'avais écrit en tant que commentaire chez doktorix.

"Merci pour avoir pris la peine de publier le texte de l’article incriminé.

Je crois que pour danser sur un bord aussi dangereux sans glisser, il faut être sûr de son verbe et avoir une maîtrise irréprochable de la langue utilisée. La rédactrice de ce papier s’est parfois laissée aller à utiliser quelques raccourcis et n’a pas toujours eu le mot juste.

Sur la forme, l’exercice de funambule auquel s’est essayée la journaliste est un échec, je peux, donc, comprendre que des arabophones accomplis puissent trouver le choix de quelques expressions et tournures pour le moins inapproprié.

Pour illustrer mes propos je me permets d’utiliser des extraits du document :

Dès l’introduction, la rédactrice annonce la couleur, الثالوث المقدس . Mettre sur le même pied d’égalité le sexe et la religion et sacraliser le premier dans une société qui n’en parle qu’à voix basse et entre initiés s’est chercher à titiller la sensibilité d’une large majorité qui auraient pu être plus intelligemment amené à commencer la lecture de cet article.

Le paragraphe sur l’origine de النكتة est presque parfait, il allie humour, respect des personnalités citées, perspicacités et travail d’investigation.

Le paragraphe concernant le sexe a un énorme parti pris et traite de la misogynie de النكتة plus qu’il ne pourrait parler du rôle de cette dernière dans une société où le tabou reste le maître mot. Ceci dit, pourquoi ne pas avoir un parti pris après tout.

Vient ensuite le tour de la religion. En parler après avoir abordé le thème du sexe constitue, pour le moins, une erreur d’appréciation. N’aurait il pas mieux valu éviter une certaine transition qui implicitement se fait dans la tête des lecteurs ?
Dans ce paragraphe, qui me paraît le moins bien structuré, j’ai l’impression que la journaliste a ouvert le feu sur tout ce qui bouge sans distinction.

Au début du paragraphe, il est question de la religion comme la reine des tabous dans une culture à majorité musulmane. Puis, le lecteur que je suis est surpris par la phrase suivante qui n’apporte rien au récit si ce n’est risquer d’échauffer les esprits
"في ثقافة تعتبر الدين أكبر المحظورات وأشد الممنوعات قدسية، تأتي النكتة لتكسر هذه الرمزية ولتجعل من الدين موضوعا للهزل"

L’utilisation du mot « هزل » au lieu de « ضحك » devient dans un contexte aussi électrique une provocation. La phrase suivante parle des sujets religieux abordés dans le cadre de ‘نكتة’ à travers le temps.

Jadis, ‘النكتة’ s’attaquait aux hommes de foi et aujourd’hui même les représentant divins de la religion se retrouvent dans sa ligne de mire. Cette phrase est pour le moins inutile parce que la suite traite uniquement des hommes de foi. Le fait de nommer Dieu, le prophète, les anges et le diable n’apporte aucune information supplémentaire et est à mettre sur le compte de la surenchère.

L’apogée est atteinte à l’annonce que ‘النكتة’ s’interroge sur la nature de la religion, de Dieu, de l’enfer et du paradis. Là, encore, l’énumération manque de tact et de pertinence. De plus, ‘النكتة’ n’a jamais abordé la nature de la religion ? Cette question est trop philosophique pour susciter l’intérêt du plus grand nombre. Il existe bien des blagues des juifs fondamentaux et antisionistes qui s’attaquent à la philosophie de la religion hébraïque mais le niveau de référence utilisé restreint leurs diffusions.

Dans les derniers paragraphes sur la royauté, la politique et le pseudo racisme régional, tous le monde en prend plein la tête et finissent par tous les mettre à dos de notre rédactrice et de son journal.

L’analyse que j’ai esquissée est somme toute relative et retranscrit ma déception de voir l’élan de la libre expression au Maroc si salement freiné. La liberté d’expression est un lourd tribut qui doit être exercé avec responsabilité, tact et intelligence sans pour autant sombrer dans l’autocensure."

jeudi 25 janvier 2007

rass edderb ou pourquoi les marocains adorent les lampadaires?

Je me suis souvent interrogé sur le mode de pensée des marocains et sur leurs processus de prise de décisions. La culture, l’éducation, l’environnement socio économique sont certainement des paramètres à prendre en compte pour arriver à comprendre le mode de comportement d’individus faisant partie d’une même société, mais à eux seuls, ils ne peuvent pas faire apparaître la marque de fabrique d’un comportement à la marocaine. Quelque chose de plus profond doit nous lier tous les uns aux autres.

Je me plais à me rappeler un dicton que ma mère affectionne particulièrement « la tête qui ne tourne pas est une butte » cette affirmation correspond à un état d’esprit que je peux aisément qualifier de général. Le marocain est quelqu’un qui s’adapte très facilement aux situations les plus diverses et arrive très vite à convertir jusqu’à même son mode de pensée quand il y a besoin de le faire. Je ne suis pas entrain de dire que nous sommes versatiles, je ne veux nullement être péjoratif, ceci dit, les marocains ont compris que le temps des convictions absolues est révolu et que la seule certitude reste invariablement la nécessité pour chacun de subvenir à ses besoins voir, si possible, à ses envies.

La motivation première des marocains est devenue au fil du temps axé principalement autour de la recherche de profit avec ses différentes variantes et une hiérarchisation très étudiée :

Immédiat,

Substantiel,

Individuel,

À terme,

Moral,

Et enfin collectif.

Cette soif de profit est légitime mais sa hiérarchisation est une conséquence de l’individualisation accrue de la société marocaine.

Quelle est la cause de cet élan d’individualisme qui ne cesse de s’étendre ?

Dans une société où l’individu n’est pas reconnu et où ses droits élémentaires en terme d’éducation, de santé et de logement – pour ne citer que ceux là – sont quotidiennement mis à rude épreuve, l’esprit marocain a fini par trouver un compromis entre d’une part, une politique gouvernementale qui réfute l’aspect individuel du citoyen et le cantonne dans le carcan impersonnel ‘de peuple’ et d’autre part, ses aspirations profondément personnelles.

Chacun de nous, en fonction des quelques miettes récoltées accidentellement essaie d’optimiser sa recherche de profit ; cette optimisation passe nécessairement par la case opportunisme. « Rester vigilent » est devenue la règle d’or quelque soit l’état de latence dans laquelle les autres croient vous voir.

Je m’interrogeais souvent sur le manque d’initiative individuelle chez mes compatriotes, ce que j’ai fini par comprendre c’est que poussé pour la seule recherche de profit et étant donné que le profit réalisé correspond naturellement à un travail fourni, les marocains sont passés maîtres dans le calcul du rapport travail/profit.

Personne au Maroc ne chôme, tous sommes à l’affût de l’occasion génératrice de profit. Mais en attendant cette chance providentielle, rien ne sert de se dépenser à la chercher puisque tout le monde a usé en vain les circuits traditionnels. En attendant, sirotant nos boissons sur les terrasses des cafés ou partageons nos lampadaires entre amis.

lundi 22 janvier 2007

وداعا أبو بكر الجامعي

عش حرا يا بهلوان

دموعك خصبت أرض أحزانك

أحلامك مسلوبة و كوابيسك تذاع كل يوم

قهقهاتك لم تعد تكفي لإحياء الأمل

بكاؤك رثاء لسجانيك

سحقا لقاتلي سجانيك

جمهورك هجرك مقابل سكرة خبز

فاحمل صرتك و احزمها على عصاك

و سر نحو المغيب

vendredi 19 janvier 2007

خاطرة

حروف مشاكسة تؤرقني
عين كلمح يسبق قلمي
لام تغمر رقته قلبي
ألف يهمس فتفيق أذني
و شين ليبدأ قلقي
علاش!' كلمة صارت تحدد أفكاري'
لِمَ آلاف الأسئلة تراودني؟
لا إجابات صريحة أجدها
...إلاّ أننا انهزمنا