mercredi 25 juillet 2007

Ce que je sais de SAYF DOUL YAZAN

Tout commence quand j’ai eu deux ans, cette année là, notre chère RTM (à laquelle nous vouons une haute estime pour la diversité de ces programmes, et là, ceux qui ont eu la chance de regarder la série AMOUDDOU savent que je parle sans ironie) nous avait gratifiés d’un excellent feuilleton pour enfants qui retraçait la vie du célèbre chevalier arabe Sayf Doul Yazzan, mais cette fois ci, au lieu d’acheter à nos amis et frères libanais les droits de diffusion comme pour tous les dessins animés, la chaîne avait décidé de produire elle-même son feuilleton. Elle avait choisi « les marionnettes » comme support visuel et avait embauché nos acteurs locaux dont « Al Joundi » pour faire les voix.

Je ne m’avance pas trop en disant que ce fut les marionnettes les plus hideuses et les plus monstrueuses que je n’avais jamais vu de ma vie. Elles étaient si moches qu’avec du recul, je me dis qu’ils ont du le faire exprès. J’en suis même convaincu. Et les voix, les voix !! C’était régal pour un enfant de deux ans d’entendre al Joundi hurler « OU JAAAAAAAAAAAT EL HAKIMA 3A9ISSAAAAAAA » et voir une marionnette digne d’un film d’horreur s’articuler autour d’un bras au geste approximatif et bouger comme un zombie.

Je ne vous raconte pas l’effet qu’avait cette série sur moi, rien que l’idée me faisait peur, j’en étais même arrivé à commencer à pleurer avant le début. J’en avais une peur bleue mais wahed le bleu, je ne sais pas même pas si je peux vous le décrire. Je vous passe mes crises de nerfs et mes pleurs, mes parents en étaient arrivés à craindre que je chope la jaunisse. Voyant tous cela, ils avaient décidé de bannir cette saloperie de série pour enfant. Et quand quelqu’un venait chez nous, on le mettait tout de suite au parfum de peur qu’il n’allume la télé par inadvertance à l’heure de la diffusion de la série des monstres.

Quelques années plus tard, ma mère s’est rendue compte que je continuais à avoir peur de cette série, et comme toute mère digne de ce nom, elle refusait que son fils puisse avoir peur de quoi que ce soit. Elle prit donc le parti de m’en débarrasser avant que cette peur ne se transforme en phobie.

L’intention est louable, mais la méthode l’était beaucoup moins, « à mal tenace, remède radical ». Le mieux était donc de combattre le feu par le feu. Si je devais guérir de cette peur ça ne le serait qu’en l’affrontant comme un homme.

Le stratagème était simple, il fallait trouver les symboles qui évoquaient chez moi cette peur et me contraindre à les affronter jusqu’à ce que je puisse les vaincre.

Pour cela, ma mère choisit judicieusement de n’utiliser que la voix. Elle attendait que j’éteigne la lumière et que je commence doucement à somnoler pour entrouvrir la porte de ma chambre, glisser sa tête et crier la fameuse « OU JAT EL HAKIMA 3A9ISSA » en s’évertuant à imiter la voix grave et percutante de l’excellent el JOUNDI. Je ne vous raconte l’état dont lequel cette phrase me mettait, j’avais l’impression que mon cœur allait, dans son emballement, quitter ma cage thoracique. Cette réplique était souvent suivie d’un rire aigu de méchante sorcière. La porte se refermait ensuite me laissant avec mes démons qui ne me quittaient plus de la nuit. Il m’était bien sur interdit de pleurer ou d’allumer la lumière.

J’ai eu le droit à cette thérapie d’une façon intensive durant quelques semaines au terme desquelles, le rythme des apparitions nocturnes s’était ralentit jusqu’à disparaître au bout de quelques mois.

Depuis je maudis SAYF DOUL YAZAN et j’aime encore plus ma maman.

lundi 23 juillet 2007

Questionnaire Procuste

Avec beaucoup de retard, je répond à l’invitation dont m’a généreusement gratifiée lamarocaine concernant le questionnaire de Procuste.
Les 4 livres de mon enfance :
1- La soupe aux cailloux, de Martine Provis. Merci maman d’avoir choisi un livre aussi désespérant pour me donner le goût de la lecture. Mais au moins, les galères de la jeune Martine m’ont aidé à relativiser par rapport à ma propre condition de petit privilégié à qui toute activité estivale avait été interdite avant d’avoir fini de lire ce satané livre. Je t’aime Maman.
2- Les histoires de «ﺍﻟﻤﺴﺘﺤﯿﻞ ﺍﻟﺮﺠﻞ»
3- La série MIKADO que j’avais hérité lors du déménagement de mon oncle de la France vers le Maroc.
4 - et bien sur le désormais célébrissime magazine Emirati, l’unique «ﻤﺍﺠﺪ ﻤﺠﻟﺔ »

Les 4 écrivains que je relirai encore et encore :
1- Amin MAALOUF
2- Emile ZOLA
3- Voltaire
4- Dostoïevski

Les 4 écrivains que je ne lirai probablement plus jamais :
1- Jacques ATTALI, je l’ai piqué à Une marocaine
2- Marcel Proust
3- Céline

Les 4 premiers livres de ma liste à lire et à relire :
1- Le monde de Sophie (Jostein Gaarder)
2- Les rêveries du promeneur solitaire (Jean Jacques Rousseau)
3- La peste (Albert Camus)
4- ﺍﻟﺨﺒﺰﺍﻟﺤﺍﻓﻲ

Les 4 livres que je suis entrain de lire :
1- The devil wears PRADA (Lauren weisberger)
2- Harry Potter and the Goblet of fire (J K Rowling)
3- Une lecture du Coran (je mettrai le reste une fois arrivé chez moi)

Les 4 livres que j'emmenrai sur une île déserte :
1- Les âmes mortes (GOGOL)

Les premiers mots d'un de mes livres préférés :
Les mots, ces mots qui nous tourmentent, que nous chassons à coup de mots, idées noires contre idées noires. Ces mots que nous balançons à faire chavirer des paquebots ou que nous susurrons à faire chuter des empires. Ceux qui blessent, qui rafistolent, qui nous ouvrent les yeux ou qui nous écorchent le cœur. Voici mes mots ! Merci

Les derniers mots d'un de mes livres préférés :
Comme je n’ai pas de livre sous la main et comme je ne veux pas improviser une deuxième fois au risque de déplaire aux rares à qui ma première improvisation n’a pas trop déplu. Je m’abstiens ;-)

Vu le retard que j’ai pris pour répondre à l’invitation tous ceux à qui j’aurais pu lancé l’invitation à mon tour y ont déjà répondu par ailleurs.
Voili Voilou

vendredi 13 juillet 2007

Reflet

Encore ce Miroir !
Ce bout de verre peint en noir
Me gâche la vue
Confine espoir
Peurs, joies et peines en un regard
Il me met à nu
Je prends mes talons comme chaque soir
Prêt à défoncer toute l’armoire
Mais comme je suis un couard
Je préfère les lui tourner.

mercredi 11 juillet 2007

رايات

أسمعكِ يا زهرة الخريف

أرى بسمتك الخجولة

أوراقك تكاد تنفتح

و كلامك حلو

تمنيتُ لو دام لحنك الصامت

لكنك همستِ....

أظنه لم يركِ

بل اكتفت أقدامه بدهمك

ضربةٌٌ وقائية" كما يقولون"

اصطاد حذاؤه حلمك

و تناثرت في فجر بدا كالأمل

وانتهى كما ينتهي كل صباح هناك

تحت ظل حائط

أو خلف قضبان

samedi 7 juillet 2007

Une pionierre disparue

Je fais écho à un billet de Kenza relatant la mort de la pionnière arabe du "الشعر الحر " littéralement traduit par « Poésie libre ». Un mouvement qui proposait une nouvelle façon d’écrire et de vivre la poésie en dehors des sentiers battus et des contraintes ancestrales qui jalonnaient et conditionnaient l’art de la poésie jusqu’à lors.

Adieu l’artiste et merci